Développement du secteur agricole : L’éducation, un levier pour l’Afrique

Riche en terres arables, le continent africain peine aujourd’hui encore à nourrir sa population. En exemple, l’Afrique centrale, malgré des chiffres qui font croire à des rendements suffisants, ne répond pas aux attentes alimentaires de ses habitants. Bien que présents sur le marché international avec diverses cultures, les pays africains en 2025 souffrent en effet d’une demande locale supérieure à l’offre.

Cité parmi les plus grands producteurs de banane-plantain au monde, le Cameroun supporte donc sur le marché régional une demande supérieure à l’offre. La Côte d’Ivoire, leader dans la production du cacao, « continue d’importer l’essentiel de son alimentation ». Le Gabon, quant à lui, dépend pratiquement entièrement de ses voisins et d’importations de pays plus éloignés pour nourrir sa population. Les autres pays ne sont pas mieux logés en termes de provision alimentaire.

S’il existe plusieurs raisons à cet état de fait, l’une d’elle se trouve être le manque d’éducation agricole sur le continent. En effet, l’agriculture y est encore pratiquée, dans la majorité des cas, par des exploitants familiaux qui ne maitrisent pas tous les bonnes pratiques agricoles. D’ailleurs, le savoir-faire ancestral ayant le dessus sur la plupart de ces agriculteurs, nombre d’entre eux ne voient pas la nécessité de se former dans le domaine. La possession de terres et du matériel basiques étant, pour eux, l’indispensable pour réussir dans leur entreprise.

Cependant, pour atteindre des niveaux de productions industrielles qui permettront de couvrir les besoins alimentaires des populations, les Etats africains ne peuvent ignorer l’exigence des filières agricoles dans les cursus universitaires. La présence sur le terrain de techniciens formés aux bonnes pratiques agricoles contribue à plusieurs niveaux au développement du secteur. Aussi bien un déploiement sur des surfaces plus grandes que des rendements plus élevés, en passant par une production de meilleure qualité. La formation d’hommes et de femmes dans le domaine agricole vise aussi la conservation de la biodiversité, dont les espèces animales et végétales qui concourent au maintien de l’écosystème

Toutefois, l’éducation agricole ne doit pas se limiter aux universités, mais atteindre les petits exploitants. Et ce, de manière continue car le secteur agricole est en constante évolution. Les mutations sur les marchés, les innovations technologiques, les changements climatiques et bien d’autres facteurs impactent grandement la production. Les responsables du secteur agricole doivent ainsi veiller à des sorties éducatives courantes auprès des agriculteurs ruraux, et mettre à leur disposition les outils pour l’actualisation de leurs connaissances.

L’éducation des agriculteurs peut également passer par le moyen des coopératives qui ont trouvé leur voie dans certains pays comme la Côte d’Ivoire. Le leader mondial de la production du cacao laisse entrevoir le système de coopératives en Afrique comme un facteur de développement du secteur, et de la promotion sur divers plans des petits producteurs. Mais dans la sous-région centrale, la mayonnaise tarde à prendre.

Nombreux sont ces exploitants concentrés dans les villages qui appréhendent mal la notion de coopération. Toutefois, certains commencent à voir le bon côté de l’entreprise. Joseph qui possède une plantation de cacao d’un hectare et demi dans le village de Mbeng, dans la région du Centre au Cameroun, espèrent convaincre ses voisins de terres pour se mettre ensemble en coopérative pour les prochaines récoltes. Cette initiative doit leur permettre de sortir à moindre coût leurs productions de la zone enclavée en raison du mauvais état de la route, notamment en saison pluvieuse.